63 millions d’animaux de compagnie en France, dont un tiers de chats ou chiens. Les autres, tous les autres, sont des NAC.
Pourquoi donc parler de maltraitance dans nos foyers pour les NAC ?
- Des connaissances en évolution
Ces connaissances en pleine évolution nécessitent donc de se « remettre à niveau » de façon régulière et assidue. Les NAC domestiques, plus communs, souffrent quant à eux d’idées ancrées dans nos habitudes et qui traversent les temps : le lapin nain peut vivre en cage puisque le lapin de ferme vit en clapier, le canari se contente d’une minuscule cage car il n’a pas besoin de voler, le hamster est si petit qu’une surface de vie grande comme une feuille A4 lui suffit. Est bien NON. Et que dire de nos connaissances sur les poissons dont on « découvre » depuis peu qu’ils souffrent? Que la mémoire du poisson rouge est bien plus importante qu’on le dit, qu’il est en souffrance perpétuelle en nageant dans son bocal ?
L’évolution de nos connaissances permet de mieux traiter ces nouveaux compagnons, à condition de savoir se remettre en question et de toujours chercher à apprendre.
- La maltraitance par ignorance…ou indifférence !
On rencontre chez les possesseurs de NAC de vrais passionnés qui se sont renseignés avant de se lancer, et toujours à la recherche de nouvelles connaissances. Mais à ce jour, ils ne représentent pas la majorité, surtout en ce qui concerne les NAC domestiques, les plus communs, tels le lapin, le hamster, le poisson rouge ou le canari.
Beaucoup de propriétaires seront au mieux indifférents, négligents ou pire encore, considérant l’animal comme un simple ornement. Pourquoi ? Parce qu’au vu du coût ridiculement bas de ces animaux, leur achat n’aura pas été réfléchi mais impulsif, répondant à l’attrait du moment ou à la pression des enfants lors de la balade dominicale à l’animalerie. Après l’achat, certaines personnes responsables prendront alors la peine de se renseigner auprès de professionnels, dans des livres ou sites spécialisés. Ces connaissances sont à la portée de tous, il n’y a donc aucune excuse à l’ignorance des nouveaux propriétaires. Mais certains ne se donneront pas la peine de chercher à assurer à ce petit animal qui n’a pas coûté bien cher les conditions de vie correctes. Enfin, certains chercheront des conseils mais seront mal renseignés…
- Mise en cause de la formation des professionnels de la vente
La dernière raison à cette maltraitance des NAC est plus grave encore puisqu’elle découle précisément de la mauvaise qualité des conseils reçus de la part de professionnels de la filière, notamment dans les animaleries, ce qui conduit à s’interroger sur la qualité de la formation et la législation à ce niveau. Qui n’a jamais entendu parler d’erreurs de sexage, de femelles rongeurs vendues gestantes sans le mentionner, de vente de matériel inadapté ? Il semble difficile de concilier vente de « vivant » et de (matériel tel que les cages) sans que le facteur économique ne prenne le dessus sur le bien-être des animaux vendus.
La maltraitance quotidienne des NAC au sein de nos foyers est donc grandement liée à l’ignorance de leurs propriétaires, involontaire ou consciente, voire entretenue.
- Les conséquences liées à cette maltraitance
Les NAC sont des animaux dont la santé dépend en grande partie de leur environnement. Le même problème se rencontre quotidiennement en consultation pour nos NAC domestiques souvent présents dans nos maisons : rhinites des lapins ou rats, liées à une mauvaise hygiène ou au choix d’une mauvaise litière, pododermatites des cobayes ou lapins par défaut de sorties et/ou d’hygiène… Ces NAC vivent toute leur vie dans des conditions bien éloignées de leurs réels besoins, provoquant mal-être ainsi que de nombreuses pathologies inhérentes à cet environnement physique et psychologique inadéquat.
Parce que l’on connait mal ou pas du tout (car acheté sous le coup d’une impulsion) le petit animal dont on a en théorie accepté de prendre la responsabilité puisqu’on l’a acquis, on découvre parfois que son comportement ne correspond pas à ce qui est compatible avec notre vie. Certains NAC sont relégués dans un coin car trop bruyants ou trop salissants (le petit hamster nocturne dérange l’enfant dans son sommeil en tentant de se dépenser dans la roue ridiculement petite de sa minuscule cage, est rapidement déménagé de la chambre vers un recoin isolé)
Les NAC domestiques et les plus communs des non domestiques subissent une dernière peine : en plus du mal-être et de la relégation, ils sont abandonnés, sans scrupule et en toute impunité puisqu’ils ne sont pas identifiés, l’identification qui leur donnerait une identité n’étant pas pour eux obligatoire, contrairement aux NAC plus exotiques. Combien de lapins, rats, hamsters relâchés dans les champs (non, ils ne se « débrouillent » pas seuls, ils vont mourir)
Le lapin est l’animal le plus abandonné en France, avant les chiens et chats. Pour ces petits animaux, leur coût déraisonnablement bas n’invite pas à « se donner la peine » de les placer ailleurs.
- Comment améliorer leur situation ?
il serait urgent de responsabiliser les propriétaires de NAC, aussi peu chers soient-ils, au respect de la vie quelle qu’elle soit, s’ils font le choix d’acquérir un de ces nouveaux compagnons. Ceci devrait commencer dès le plus jeune âge, savoir résister à un achat impulsif et déraisonnable et réfléchir à l’implication de l’adoption d’un être vivant.
Il faut également que chaque nouveau détenteur, s’il n’est pas sûr de posséder les bons renseignements sur son animal, sache et puisse se tourner vers des professionnels bien formés.
Enfin, pour combattre ce fléau qu’est l’abandon de ces animaux, la seule solution est l’identification des NAC pour lesquels elle n’a pas encore été rendue obligatoire, et pourtant les plus communément victimes de ce délit restant dans leur cas impuni. Si cette solution n’est pas parfaite, elle a cependant l’avantage de responsabiliser certaines personnes.
Rappelons-nous que les NAC, n’en sont pas moins des êtres vivants doués de sensibilité qu’il faut respecter, et aimer si l’on décide de les faire entrer dans nos vies et nos maisons.